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L’industrie, entre innovation et pénurie de talents

L’industrie, entre innovation et pénurie de talents

Industrie française : reconquête d'image et pari sur la jeunesse

Longtemps perçue comme austère ou en déclin, l'industrie française tente aujourd’hui de se réinventer pour séduire une nouvelle génération. En témoigne la 7ᵉ édition du salon Global Industrie, qui s’est tenue à Lyon du 11 au 14 mars 2025. Plus qu’un rendez-vous professionnel, l’événement s’est affirmé comme un véritable manifeste pour réenchanter l’industrie auprès des jeunes, dans un contexte de tensions sur le recrutement et de mutation technologique accélérée.

L’industrie, entre innovation et pénurie de talents

Avec plus de 2 300 exposants, Global Industrie est l’un des plus grands salons dédiés à la filière industrielle en Europe. Son édition 2025 a mis en avant un constat partagé : malgré une stabilisation de l’emploi industriel (hors intérim) au troisième trimestre 2024, selon l’Insee, les difficultés de recrutement demeurent structurelles. La Dares estimait en 2023 que près de 60 % des recrutements dans les métiers industriels étaient jugés "difficiles". Manque d’attractivité, méconnaissance des débouchés, image désuète : les freins sont nombreux, en particulier auprès des jeunes.

Face à cela, le salon a ouvert un espace dédié : Global Industrie Avenir, fréquenté par plus de 8 000 jeunes et demandeurs d’emploi. Au programme : démonstrations technologiques, jobs dating, ateliers immersifs et coaching personnalisé. Objectif : faire découvrir la réalité et la diversité des métiers industriels, aujourd’hui transformés par le numérique, la robotique ou l’intelligence artificielle. « L’industrie, ce n’est pas que l’usine ou le travail à la chaîne, c’est aussi de la conception, de l’analyse, de la gestion de projet », souligne Johan Ruben, médaillé d’or des Worldskills 2024 en construction digitale.

Transmission et inspiration : un levier de mobilisation

Au cœur du salon, la journée thématique Jour Bleu, portée par La French Fab et Bpifrance, a mis l’accent sur la transmission intergénérationnelle. L’ingénieur Hélory Giret, aujourd’hui chez Sodistra, a raconté son parcours initié « par hasard » dans l’industrie, grâce à une main tendue. Il incarne cette nouvelle génération motivée par le concret, la responsabilité environnementale et la possibilité d’innover.

Pour les dirigeants présents, comme Damien Marc (JPB Système) ou Erwan Coatanéa (Sodistra), la clé est de « créer le binôme » entre ceux qui ont le savoir et ceux qui veulent l’apprendre. Ces témoignages résonnent avec une tendance de fond : le besoin de rendre l’industrie désirable, en racontant des trajectoires, en montrant l’utilité sociale et environnementale de la filière, et en valorisant des parcours non linéaires.

L’éducation à l’industrie commence tôt

Conscients que l’attractivité s’acquiert dès le collège, certains acteurs misent sur l’immersion précoce. C’est le cas de Robotique FIRST France, qui organise des compétitions de robotique mêlant jeunes de 12 à 18 ans, ingénieurs, PME locales et entreprises du CAC 40. En trois ans, cette initiative est passée d’un modeste projet à un écosystème de 90 équipes et 1 500 jeunes. La finale nationale 2025, organisée à Lyon, sélectionnera les candidats pour le championnat du monde à Houston.

Sa cofondatrice Alice Malliard insiste : « Il faut que les jeunes manipulent des robots, conçoivent, testent, échouent, dès le collège. C’est comme ça qu’on déclenche des vocations ». L’association revendique également un engagement en faveur de la mixité : la part de filles dans les équipes est passée de 21 % à 27 % depuis 2022.

Une industrie au service des grands enjeux de société

Au-delà de l’emploi, c’est aussi la finalité de l’industrie qui séduit une partie de la jeunesse. Pour Celio Fidalgo, étudiant en ingénierie mécanique à l’ENISE, « innover, optimiser, répondre à des besoins », c’est contribuer à améliorer la vie quotidienne. Son camarade Théo Pelletier, attiré depuis un stage en chaudronnerie, y voit un secteur où il peut trouver du sens tout en gardant ses options ouvertes.

L’industrie s’inscrit désormais au croisement des transitions énergétique, numérique et sociale. Le plan France 2030, doté de 54 milliards d’euros, prévoit notamment d’accélérer la relocalisation industrielle, le développement de l’hydrogène, des biothérapies ou encore de la décarbonation des usines. Mais pour réussir ce virage, les compétences devront suivre : selon une étude du ministère de l’Industrie, 150 000 postes seront à pourvoir dans les métiers techniques d’ici 2030.

Redorer le blason de l’industrie

Derrière les discours, une bataille d’image est à mener. Les industriels doivent sortir de l’invisibilité, s’adresser aux jeunes en valorisant des récits d’innovation, de responsabilité, de progrès. « J’aurais aimé qu’on me dise plus tôt que l’industrie, c’était beau et sexy », confie Damien Marc. Ce travail passe par des alliances avec l’Éducation nationale, des événements de terrain, et une communication adaptée à la culture numérique.

Aujourd’hui, les enjeux sont clairs : redonner à l’industrie ses lettres de noblesse, réconcilier performance économique et impact sociétal, et faire émerger une génération de talents engagés. Dans l’industrie, il y a de la place pour tout le monde.

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