Visez au-delà de la RSE : Devenez une entreprise à visée régénérative
Face à la crise écologique et sociale, marquée par le réchauffement climatique, l'effondrement de la biodiversité et les inégalités croissantes, une évolution des modèles économiques s'impose. Selon la théorie du Donut de Kate Raworth, six des neuf limites planétaires sont déjà franchies, mettant en péril notre survie ainsi que celle de notre environnement.
Pourquoi dépasser la RSE ?
Bien que l’activité humaine soit la principale responsable de cette situation, des causes profondes sont identifiées, notamment le capitalisme hérité de la Révolution industrielle et les modèles économiques actuels des entreprises. Réduire les impacts négatifs ne suffit plus : nous devons adopter des modèles régénératifs qui augmentent les impacts positifs sur l'environnement et la société.
Les entreprises à visée régénérative présentent également des avantages stratégiques :
- Elles attirent les talents et répondent aux attentes des clients en matière d'engagement sociétal authentique.
- Elles anticipent des réglementations de plus en plus exigeantes.
- Elles deviennent plus résilientes en réduisant leur dépendance aux ressources fossiles et aux matières premières.
Anthropocène, Capitalocène ou Entrepocène ?
Le passage de l’Holocène à l'Anthropocène souligne l'impact de l'humanité comme force géologique majeure. Cependant, certains, comme Andreas Malm ("Capitalocène") et Jean-Maxence Granier ("Entrepocène"), attribuent cette responsabilité au système capitaliste ou au modèle économique des entreprises. Ces analyses renforcent la nécessité d'un modèle régénératif.
Qu'est-ce qu'une entreprise à visée régénérative ?
Une entreprise à visée régénérative place la préservation et la restauration du vivant au cœur de ses activités.
Cela nécessite :
- Une évolution des modèles d'affaires intégrant ces enjeux vitaux.
- Une vision systémique et des écosystèmes coopératifs avec toutes les parties prenantes.
Il ne s'agit pas simplement d'une checklist d'actions, mais d'une transformation en profondeur de la stratégie et des pratiques de l’entreprise.
Les limites de la RSE
La RSE actuelle, bien qu'elle impose des obligations aux entreprises pour réduire leurs impacts négatifs, reste insuffisante. L’urgence commande d’aller plus loin en générant des impacts positifs significatifs et en contribuant activement à la régénération des écosystèmes.
Exemple : Une entreprise de bateaux-mouches sur la Seine peut électrifier sa flotte pour réduire ses émissions (démarche RSE). Pour devenir régénérative, elle devrait se repositionner comme un acteur de la régénération écologique et sociale de son territoire.
Les principes d’une entreprise à visée régénérative
La régénération repose sur la remise en état et le renouvellement des écosystèmes. Une stratégie régénérative offre une population en bonne santé, une confiance en l'avenir et un territoire résilient, tout en créant des synergies économiques via l’économie circulaire et le biomimétisme.
17 principes, regroupés en trois catégories, peuvent guider les entreprises sur cette voie. La différence de défis varie selon les secteurs, mais toutes les entreprises peuvent s'inscrire dans une démarche coopérative et systémique.
Des exemples inspirants
- Riversimple : Cette entreprise galloise de voitures à hydrogène propose un modèle serviciel de mobilité circulaire, valorisant les composants en fin de vie et réduisant drastiquement les émissions.
- Décathlon : En Belgique, l'enseigne loue des équipements sportifs pour optimiser leur durée de vie. En coopérant avec des acteurs locaux comme Surfnow, elle amorce une transition vers des modèles régénératifs.
Conclusion
Adopter un modèle régénératif est une nécessité pour affronter les enjeux écologiques et sociétaux actuels. Ce chemin, bien que complexe, est une opportunité stratégique pour les entreprises désirant conjuguer prospérité économique, impact sociétal positif et préservation du vivant. Des modèles économiques basés sur le référentiel de l'EFC (Economie de la fonctionnalité et de la coopération) représentent une amorce fondamentale de ce changement de cap.
Source : Laurent Mellah - Service&Sens
Prêts à développer une stratégie de Croissance Servicielle ?
Êtes-vous prêts à donner un nouvel élan à votre entreprise, à travers une approche orientée Services, une relation clients singulière et fidélisante, un modèle économique disruptif et en phase avec votre politique RSE, une politique managériale adaptée à toutes les générations, une performance commerciale revisitée et durable, et/ou des coopérations clients-fournisseurs-partenaires inédites et à forte valeur ajoutée ?
Chez Service&Sens, nous sommes là pour vous guider dans le développement de votre stratégie de croissance sur mesure, en transformant chacun de vos défis en opportunités concrètes, portées par vos équipes.
%20(1).jpg)
.svg){kind=small}
Abonnez-vous à Transform'Action News, notre newsletter incontournable !
En vous abonnant, vous aurez un accès privilégié à un monde d'avantages. Tous les deux mois, nous vous partagerons des contenus exclusifs, des analyses prospectives, des actualités de l'industrie, des conseils d'experts et bien plus encore.
Rejoignez notre communauté dynamique et enrichissante dès maintenant en vous abonnant à notre newsletter.
C'est rapide, facile et gratuit. Et souvenez-vous, l'information est le pouvoir.
D'autres articles sur le même sujet
Accélérer la circularité et la compétitivité en Europe grâce au modèle « produit en tant que service »
Juin 2025 : Note d'orientation « Accélérer la circularité et la compétitivité en Europe grâce au modèle « produit en tant que service » Alors que l'UE vise à doubler son taux de circularité, le faisant passer de 12 % à 24 % d'ici 2030, cette note d'orientation souligne comment les modèles économiques de type « produit en tant que service » (PaaS) peuvent jouer un rôle clé en combinant réduction de l'impact environnemental et compétitivité à long terme. Élaborée par la communauté PACCT, cette note propose des recommandations concrètes destinées à informer les institutions européennes et à alimenter la future loi sur l'économie circulaire de 2026.
Durabilité des modèles économiques : combien de temps un modèle fondé sur l’infini peut-il tenir dans un monde fini ?
La fast-fashion n’est qu’un symptôme : ce n’est pas Shein le sujet, mais ce que Shein révèle. Et ce que tant d’autres secteurs ont tenté avant elle, du low-cost aérien au modèle freemium numérique, en passant par certaines stratégies industrielles obsédées par l’écoulement massif de volumes. Le vrai problème n’est pas la vitesse. Il n’est même pas la technologie. Il est la cohérence systémique : un modèle peut-il être durable lorsqu’il repose sur une logique d’extraction permanente, de ressources, d’attention, de temps, de main-d’œuvre... sans intégrer les limites physiques, sociales et économiques dans lesquelles il opère ?
Services et soutenabilité : retour critique sur une idée séduisante mais mal comprise
Depuis une quinzaine d’années, l’idée revient avec insistance dans les milieux académiques, industriels et politiques : le passage d’une économie de produits à une économie de services serait une voie royale vers une société plus durable. Des auteurs influents comme Hawken et Lovins ont popularisé cette intuition selon laquelle la “service economy” – centrée sur l’usage plutôt que la possession – permettrait de dématérialiser l’économie et de réduire la pression environnementale. L’équation semble simple : si nous n’achetions que le “service rendu”, et non les objets eux-mêmes, l’industrie pourrait produire moins, produire mieux, et maintenir durablement les artefacts en circulation.
