S'affirmer avec respect en milieu professionnel

En montant dans la hiérarchie, les sollicitations se multiplient et il devient essentiel d'être clair sur les limites que nous souhaitons établir. Dire « oui » à tout, pour plaire, par peur de décevoir, de paraître incompétent ou pour éviter de blesser les collègues, peut rapidement nous submerger.
Nous courons le risque de nous retrouver stressés , inefficaces et insatisfaits. De plus, un « oui » non assumé peut devenir une habitude, et nous étiquette rapidement comme la personne qui dit « oui » à tout, au détriment de nos propres besoins. Contrairement à une idée reçue, accepter contre votre gré n'est pas une marque de respect pour vous-même, ni pour ceux qui formulent la demande.
Décliner pour s'affirmer
En disant « oui » quand vous pensez « non », vous minimisez vos propres envies et besoins, ce qui peut affecter votre estime de soi. Chaque « oui » prononcé à contrecoeur laisse de petites rancoeurs intérieures, qui cumulées, enflent, gonflent, génèrent de la pression. Lorsque la coupe est pleine, vous explosez, ce qui se manifeste par de la colère, de l'irritation, de la fatigue…
De plus, vous risquez de décevoir la personne qui vous sollicite, car elle peut percevoir votre manque d'enthousiasme ou de disponibilité ou se montrer tout simplement mécontente lorsque vous refusez de lui rendre le service auquel vous l'avez habituée !
A contrario, en déclinant une sollicitation de manière respectueuse, vous affirmez vos valeurs, vos besoins et vos limites. Vous montrez également votre respect envers votre interlocuteur en ne créant pas de faux espoirs et en établissant une relation authentique avec lui.
Apprendre à dire « non » est donc essentiel. Comment je fais pour changer ? Dire « non » est difficile et demande de la pratique. Pour être assertif, votre refus ne doit pas être agressif, mais ferme. Voici cinq étapes pour dire « non » de manière dépassionnée et claire.
Dire « non » en cinq étapes
1. Ecouter la demande. Vous cherchez à comprendre la demande sans projeter de jugement ni montrer d'impatience.
2. Reformuler la demande. Reprenez les mots de la personne qui formule la demande. Entendre ses propos peut l'amener à prendre conscience de la portée et de l'exigence de sa demande.
3. Identifier vos priorités, évaluer votre envie. Avant de répondre à une demande, prenez le temps de réfléchir à vos priorités et à vos engagements existants. Demandez-vous si vous avez réellement le temps et les ressources pour prendre en charge cette nouvelle demande sans compromettre vos propres objectifs.
Demandez-vous si vous vous sentez en phase ou pas avec la demande. Pour cela, soyez attentif aux émotions et aux manifestations physiques que la demande suscite en vous. Cherchez également à jauger le degré d'importance et d'urgence de la situation. Votre refus peut difficilement s'appliquer quand ces deux facteurs sont très élevés.
4. Formuler votre réponse. Exprimez votre réponse avec clarté et fermeté mais sans animosité, tout en restant aligné avec vos convictions et votre envie.
5. Manifester votre compréhension, proposer des solutions si nécessaire. Afin de ne pas rester sur un refus susceptible de mettre votre interlocuteur dans l'embarras, terminez votre échange par une marque de compréhension.
Vous pouvez également proposer une aide alternative satisfaisante pour les deux parties ou des pistes de solutions ouvrant des perspectives permettant de résoudre le problème lié à la demande.
Maîtriser l'art du « non »
Gardez en tête que votre refus porte sur la demande formulée et non sur la personne qui vous sollicite. Vous ne réglez pas vos comptes et vous ne cherchez pas à interpréter la demande qui vous est faite. Votre refus n'est pas personnel !
La force du « non » réside dans votre congruence, c'est-à-dire dans l'alignement de vos propos, de votre ton ainsi que de votre langage corporel . Votre refus est à la fois dépassionné et ferme mais montre votre détermination.
Votre « non » est d'autant plus accepté qu'il est incarné. Cela sous-tend que vous êtes aligné avec vos valeurs. Vous n'avez aucun doute et vous savez en votre for intérieur que cette demande est irrecevable. De fait, vous montrez par votre posture qu'il n'y a pas de place à la négociation.
Même si, spontanément, nous avons tous tendance à le faire, sachez que vous gagnez peu à justifier votre refus. Chaque fois que vous le motivez, un jeu s'engage. Le demandeur pense que votre « non » n'est pas définitif et il se met en quête de vous convaincre d'accepter. Il enchaîne les arguments pour vous faire revenir sur vos positions et pour emporter votre adhésion. Il s'ensuit une escalade susceptible de compliquer inutilement la situation basée sur de l'incompréhension, de l'irritation.
Certaines personnes risquent d'être déçues ou contrariées par votre refus et c'est normal. Apprenez à accepter leurs réactions sans vous sentir responsable de leurs émotions. Restez bienveillant envers vous-même et rappelez-vous que dire « non » est un acte de respect envers vos propres besoins et envers les autres.
Ce que j'y gagne
Les leaders inspirants savent ce qu'ils veulent, où ils vont et sont capables de trancher quand bien même la situation est complexe. Ils sont capables de dire « non » avec clarté, ce qui est essentiel pour définir leurs limites et être efficaces dans leur rôle.
Savoir dire « non » à bon escient est la preuve que vous écoutez vos besoins et que vous vous respectez, ce qui contribue à votre épanouissement et à votre performance professionnelle.
Il est essentiel de refuser quand la demande n'est pas acceptable pour vous, que vous n'en avez pas envie, que vous ne savez pas faire, que vous êtes incapable de délivrer les résultats attendus par manque de temps, de moyens, de ressources…
En étant capable de dire « non », vous vous recentrez sur l'essentiel, gérez mieux votre temps, réduisez le stress et déployez votre pleine puissance.
Source : Ce texte est extrait du livre de Sophie Muffang « Je change mes habitudes : 30 clés originales pour casser la routine », paru aux éditions ESF, 240 pages, ESF
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