En cliquant sur "Accepter", vous acceptez le stockage de cookies sur votre appareil pour améliorer la navigation sur le site, analyser l'utilisation du site et contribuer à nos efforts de marketing. Consultez notre politique de confidentialité pour plus d'informations.

Fermer

Productivité globale des facteurs et Field Service (SAV) : l’IA comme levier d’efficacité

Productivité globale des facteurs et Field Service (SAV) : l’IA comme levier d’efficacité

Dans le domaine du Field Service (intervention sur le terrain, maintenance, service après-vente, installation, réparation), la notion de productivité ne se réduit plus à « plus de techniciens, plus d’heures », mais à « meilleure efficacité d’interaction entre le capital, le travail, et la technologie ». L’intelligence artificielle (IA) devient un pilier essentiel de cette montée en productivité des facteurs : un “facteur capital” au service du travail humain, selon votre expression.

Dans cet article, nous allons :

  1. Reposer le cadre théorique : ce que signifie la productivité globale des facteurs dans le contexte du Field Service.
  2. Montrer comment l’IA intervient pour combiner travail, capital, technologie.
  3. Illustrer par trois exemples concrets d’entreprises ayant mis en œuvre de telles approches avec des résultats mesurables.
  4. Discuter des conditions de succès, des écueils et des perspectives à venir.

1. Productivité globale des facteurs appliquée au Field Service : rappel conceptuel

1.1. Qu’est-ce que la productivité globale des facteurs ?

La productivité globale des facteurs (PGF, ou TFP en anglais pour Total Factor Productivity) est un concept économique qui mesure l’efficacité avec laquelle une combinaison de plusieurs facteurs (travail, capital, technologies, infrastructures, management) produit de la valeur. Plutôt que d’évaluer isolément le rendement du travail (heures travaillées) ou du capital (machines, équipements), la PGF capte les gains d’efficacité opérationnelle : meilleure coordination, innovation dans les processus, effets d’apprentissage ou synergies.

La productivité des facteurs désigne la capacité à générer plus de valeur à partir des mêmes ressources… Dans un contexte où les équipes de terrain doivent en faire toujours plus avec autant (voire moins) de ressources… L’IA lui donne accès instantanément à l’information technique la plus pertinente… elle réduit drastiquement le temps perdu en recherches documentaires…

Dans un environnement stable, la productivité marginale du travail ou du capital pourrait suffire. Mais dans un monde concurrentiel où l’on ne peut pas simplement augmenter les ressources (coûts, pénurie de talents, contraintes environnementales), c’est la PGF qu’il faut activer.

1.2. Pourquoi c’est stratégique dans le Field Service

Le domaine du Field Service présente des caractéristiques propices à ce que la PGF soit au cœur de la performance :

  • Les interventions sont dispersées dans l’espace, sur différents sites, avec des contraintes de temps, de déplacement, de transport de pièces, etc.
  • Le capital est souvent lourd : machines, équipements techniques, systèmes connectés, outils de diagnostic, etc.
  • Les compétences des techniciens sont cruciales, mais elles ne suffisent pas sans support (information, guidage, planification).
  • L’hétérogénéité des contextes (types d’équipements, conditions d’environnement, historique de maintenance) rend les interventions plus complexes qu’une production standardisée.

Dans ce contexte, la question n’est pas « Combien de techniciens j’envoie ? », mais « Comment faire en sorte que chaque technicien génère plus de valeur par heure, par intervention, grâce aux outils, processus et données ? ».

L’IA, couplée à l’Internet des objets (IoT), aux données historiques, aux outils de planification, agit ici comme catalyseur : elle libère le technicien des tâches de recherche, l’aide à poser le bon diagnostic plus vite, oriente l’organisation du travail, anticipe les besoins, etc. C’est cette combinaison intelligente (travail + capital + technologie) qui incarne la PGF dans le monde réel.

2. Les rôles de l’IA dans le Field Service : comment elle agit comme levier de PGF

Pour relier votre propos initial et les exemples concrets, exposons les principaux rôles que peut jouer l’IA dans le Field Service, en les reliant à la PGF.

2.1. Guidance en temps réel et accès à la connaissance

Un point que vous soulignez avec justesse : l’IA « donne au technicien l’accès instantané à l’information technique la plus pertinente ». Cela prend plusieurs formes :

  • Systèmes d’assistants intelligents, basés sur des bases de connaissance enrichies, qui, à partir de symptômes ou de mesures (capteurs, photos, vidéos), suggèrent des diagnostics probables ou des pistes à vérifier.
  • Réalité augmentée (AR) utilisée pour superposer des schémas, des guides pas à pas, des checklists lors de l’intervention, afin de réduire les erreurs et le temps perdu.
  • Recherche documentaire automatique dans les manuels techniques, logs de panne précédents, historiques clients, etc., contextualisée pour le cas précis, ce qui supprime le temps de “consultation manuelle”.

Ainsi, l’IA épaissit le capital connaissance de l’entreprise — un capital immatériel — et le met directement au service du facteur travail (le technicien), améliorant le rendement de chaque heure d’intervention.

2.2. Diagnostic prédictif / suggestions de remédiation

Au-delà de la simple assistance, l’IA peut anticiper les pannes ou suggérer des solutions optimales :

  • En exploitant les données des capteurs (vibrations, température, pression, consommation électrique…), l’IA détecte les anomalies avant que la panne ne survienne — c’est la maintenance prédictive.
  • Elle peut aussi estimer, pour chaque pièce, sa probabilité de défaillance à horizon donné, pondérée selon le coût, le risque, le temps d’intervention, etc.
  • En combinant ce diagnostic avec l’historique d’interventions, l’IA peut proposer la meilleure séquence de remédiations à envisager.

Cette capacité transformant l’approche réactive en approche prescriptive contribue fortement à la PGF : moins de pannes surprises, meilleure allocation des ressources, interventions mieux ciblées.

2.3. Optimisation de la planification, routage et logistique

Un autre levier essentiel est l’optimisation des ressources de terrain :

  • Planification intelligente (scheduling) : l’IA peut assigner les bons techniciens aux bonnes interventions, en tenant compte de leurs compétences, de la localisation, de la contrainte de temps, des pièces disponibles, etc.
  • Routage dynamique : elle ajuste les itinéraires en temps réel selon le trafic, les priorités, les urgences, les contraintes de fenêtre horaire, pour minimiser les déplacements à vide ou les temps de trajet superflus.
  • Préparation du “truck roll” optimal : déterminer en amont les pièces, outils, pièces de rechange nécessaires pour l’intervention d’un technicien, de façon à éviter les allers-retours inutiles au dépôt ou à la logistique.

Tout cela réduit le « gaspillage » capital-temps et augmente la densité productive des interventions.

2.4. Boucle d’apprentissage, amélioration continue

Une fois en place, un système IA de Field Service profite d’un effet de rétroaction :

  • Les interventions passées et leurs résultats servent à affiner les modèles : le système “apprend” les particularités d’un équipement, d’un site ou d’un contexte donné.
  • Il identifie les patterns récurrents, corrélations entre pannes et conditions, qui peuvent élever la précision des diagnostics ou des prédictions.
  • Il peut aussi faire remonter des “retours terrain” (feedback) sur les suggestions qu’il a fournies, pour corriger les biais ou améliorer les recommandations.

Cette capacité à évoluer donne à l’entreprise un avantage durable : chaque intervention nourrit le capital de connaissance et augmente la productivité globale.

2.5. Automatisation des tâches administratives et d’interface

Enfin, l’IA peut soulager le technicien ou les managers des tâches “non productives” :

  • Génération automatique de rapports d’intervention, de comptes-rendus ou de formulaires à partir de la prise de notes, photos ou voix (cas d’utilisation de l’IA générative).
  • Valorisation automatisée des interventions (codification, facturation, lien ERP) pour réduire les délais administratifs.
  • Notifications, remontées d’alertes, communication client (mises à jour, ETA, statut) automatisées selon les données en temps réel.

Ainsi, moins de temps perdu sur des “autres tâches”, plus de temps pleinement consacré à la valeur, ce qui contribue encore à la PGF.

3. Trois exemples pour illustrer

Voici trois cas réels d’entreprises ou de programmes ayant implémenté des solutions IA / numériques dans le Field Service et ayant obtenu des gains mesurables. Ces exemples montrent comment, dans la pratique, la PGF se matérialise.

Exemple 1 : ABB - AR/IA pour moderniser le Field Service (industrie lourde, électrification)

Contexte

ABB, acteur majeur de l’électrification et de l’automatisation industrielle, possède une vaste activité de maintenance et service de ses équipements à l’échelle globale. Confrontée à des clients sur des sites critiques, souvent dispersés, ABB a cherché à augmenter l’efficacité de ses interventions terrain tout en maintenant la qualité du service.

Initiative

ABB a développé une application multiplateforme, ABB Ability™ Augmented Field Procedures, exploitant la réalité augmentée (AR) et l’IA pour digitaliser les procédures d’intervention terrain.

Quelques caractéristiques :

  • Les techniciens peuvent suivre des procédures numériques superposées à l’équipement grâce à l’AR, au lieu de consulter des manuels papier.
  • L’application intègre la communication en temps réel avec le centre de contrôle via Microsoft Remote Assist, ce qui permet de faire intervenir un expert à distance.
  • L’outil capte les données d’intervention automatiquement, intègre des capteurs, loge les retours terrain, et permet de maintenir à jour les versions des procédures.
  • L’enjeu était de mieux coordonner le savoir (dans les manuels, les historiques) et le geste terrain, en réduisant les erreurs et le temps perdu.

Résultats / gains

  • ABB a affirmé que ce système permet aux techniciens de respecter la version à jour des procédures (éviter les écarts) et de capturer en temps réel les données terrain plutôt que de les reporter plus tard.
  • Le passage d’un processus papier vers un flux digital réduit les pertes d’informations, les erreurs de saisie, et les allers-retours de validation.
  • En interne, ABB affirme que cette transformation contribue à la productivité, à la qualité et à la sécurité.

Sur le plan de la PGF, on peut interpréter ces gains comme :

  • Libération de temps (moins de lecture manuelle, plus de fluidité dans l’intervention)
  • Meilleure exploitation du savoir capital (manuels, bases de connaissance)
  • Réduction d’erreur ou d’intervention supplémentaire
  • Boucle d’apprentissage : les retours terrain enrichissent directement le modèle de procédure.

Même si ABB ne publie pas de chiffre unique “gains de productivité”, l'exemple illustre bien comment combiner l’IA, le capital (connaissance, outils numériques) et le travail des techniciens.

Exemple 2 : Conquest Completion Services (États-Unis, secteur Oilfield Service) : dématérialisation + Field Service automatisé

Contexte

Conquest Completed Services LLC est une entreprise de service sur le terrain dans le secteur pétrolier, opérant des unités de tubage (coiled tubing) dans des zones souvent isolées. Avant transformation digitale, leurs processus de terrain étaient manuels, papier, répartis entre Excel, tableaux blancs, multiples validations, ce qui engendrait des inefficacités.

Initiative

Conquest a mis en place Dynamics 365 Field Service avec des personnalisations via l’intégrateur Rand Group.

Les points clés :

  • Transformation complète des tickets de terrain (field tickets) en version numérique, intégrée automatiquement au système comptable / ERP.
  • Planification automatisée, routage, affectation des techniciens selon compétences et localisation.
  • Maintenance prédictive et notifications associées — les systèmes envoient des alertes pour anticiper des pannes ou des inspections nécessaires.
  • Extension personnalisée pour la planification “load-out” (chargement des équipements/ressources) et gestion des créneaux selon les tournées.

Résultats / gains

  • Conquest rapporte un gain d’efficacité de l’ordre de 80 %, notamment sur les processus internes, la réduction des allers-retours papier, la rapidité d’émission des factures, la planification, etc.
  • Le processus de facturation, auparavant long (3–4 semaines), est désormais presque instantané ou beaucoup plus rapide grâce à l’intégration automatique des tickets.
  • La planification, qui prenait jusqu’à 5 heures par jour avec des outils manuels, a été largement automatisée.

Impact sur la PGF :

  • Le capital logiciel / numérique “Field Service + intégration ERP” multiplie le résultat du travail des équipes de terrain.
  • Moins de temps inutile (processus papier, saisie manuelle) redirigé vers l’activité productive.
  • Meilleure utilisation des ressources (techniciens, équipements) via la planification automatisée.

Cet exemple est un des plus spectaculaires quant à l’effet combiné de technologie + organisation + capital immatériel.

Exemple 3 : Une entreprise d’énergie (turbines, maintenance prédictive)

Pour une troisième illustration, prenons le cas d’un leader du secteur de l’énergie/turbines (fournisseur d’équipements pour les compagnies d’électricité), qui a transformé son modèle de service en adoptant l’IA prédictive pour augmenter la disponibilité des équipements.

Contexte

Cette entreprise fournit des turbines critiques aux compagnies d’électricité, avec des contrats de maintenance et des engagements de disponibilité. Les pannes non prévues sont très coûteuses, tant en arrêt de production qu’en intervention urgente.

Initiative

L’entreprise a déployé une solution basée sur machine learning/IA/analytics avancés pour analyser les historiques d’exploitation, capteurs, logs de maintenance, et produire des alertes prédictives indiquant les composants susceptibles de tomber en panne bientôt.

  • Centralisation des données d’inspection, historiques, capteurs, environnement, etc.
  • Modélisation de la dégradation des pièces selon les conditions, cycles, contraintes, pour prédire la probabilité de défaillance.
  • Planification proactive des interventions de maintenance, synchronisées avec les créneaux d’arrêt planifiés.
  • Intégration du flux d’alerte dans le système Field Service pour déclencher automatiquement les ordres de travail et programmer le technicien.

Résultats / gains

  • Augmentation de la disponibilité des turbines : les interventions planifiées remplacent les interventions d’urgence.
  • Amélioration de la satisfaction client (moins d’interruptions, moins d’impact).
  • Meilleure allocation des ressources de maintenance (meilleur usage du personnel, des pièces).

Bien que le cas ne donne pas un chiffre unique comparable aux deux précédents, c’est un excellent exemple de “service augmenté par l’IA”, où le capital (données, modèles), le travail (intervention sur turbine) et la technologie (analyse prédictive) se combinent pour créer plus de valeur que la somme de leurs parties.

4. Analyse croisée : ce que révèlent ces exemples pour la PGF en Field Service

À travers ces trois exemples, on observe plusieurs invariants et leçons quant à la façon dont l’IA concrétise la productivité globale des facteurs dans le domaine du Field Service :

4.1. Le rôle central du capital immatériel

Dans tous les cas, le “capital” principal auquel l’entreprise accède n’est pas un nouveau bâtiment ou un nouveau technicien, mais la connaissance, les données, les algorithmes, les modèles, la plateforme logicielle. Ce capital immatériel est ce qui permet de “multiplier” l’efficacité du travail humain.

Quand ABB digitalise les procédures avec AR, elle transforme le savoir tacite ou papier en capital numérique exploitable à grande échelle. Conquest transforme sa bureaucratie papier en capital logiciel. L’entreprise énergétique capitalise ses données et modèles analytiques pour prédire.

4.2. Effet de levier : plus de valeur sans proportionnelle augmentation de ressources

Les gains observés (80 % pour Conquest, gains de temps chez ABB, meilleure disponibilité pour l’énergie) montrent que l’IA permet d’augmenter la valeur créée (plus d’interventions pertinentes, moins de pannes, service plus rapide) sans multiplier les ressources techniques ou les effectifs dans la même proportion.

C’est exactement l’idée de la PGF : plus de “production” (interventions réussies, valeur client, disponibilité) pour une charge de travail ou un investissement qui n’a pas nécessairement augmenté autant.

4.3. Effets cumulés et boucles d’apprentissage

Un avantage clé : l’effet cumulé. À mesure que les interventions se succèdent, que les techniciens utilisent les outils, que les modèles sont nourris de données terrain, l’efficacité progresse :

  • Les modèles deviennent plus précis.
  • Les suggestions deviennent mieux contextualisées.
  • Le technicien bénéficie de recommandations de plus en plus affinées.
  • Des scénarios de panne “exotiques” seront mieux détectés car le système aura “vu” plus de cas.

Cette amélioration incrémentale est un moteur de PGF : ce n’est pas un gain ponctuel mais un gain continu.

4.4. Importance de l’intégration transverse et de l’alignement organisationnel

Un piège souvent négligé est la fragmentation. Si l’IA est implémentée de façon isolée (seul un module de routage, ou seul un outil d’assistance), on ne réalise pas le plein effet de synergie. Les meilleurs résultats surviennent quand :

  • Les modules (planning, diagnostic, AR, ERP, logistique) sont intégrés en flux.
  • Les processus organisationnels sont alignés (travail terrain, centre de supervision, service client).
  • Le personnel est engagé dès le départ (prise en compte des retours, acceptation du changement).
  • Les données sont unifiées (pas de silos).

Dans les cas cités (notamment Conquest), l’intégration ERP + Field Service + planning a été un facteur clef du succès.

4.5. Mesure adaptée et KPIs repensés

Avec l’IA, les indicateurs classiques (nombre d’interventions, heures travaillées) ne suffisent plus. Il faut mesurer :

  • Le taux de “first-time-fix” (intervention réussie du premier coup).
  • Le temps moyen de résolution ou de diagnostic.
  • La disponibilité des équipements (MTBF, MTTR).
  • Le taux de panne imprévue (et sa réduction).
  • Le retour sur investissement (ROI) de la solution IA (gain net / coût du projet).
  • L’évolution de la performance dans le temps (progressivité du système).

Les entreprises doivent accepter de repenser leurs KPI pour coller à la réalité augmentée par l’IA — ce point est souligné aussi dans la littérature (par exemple, IDC rappelle que le rôle du technicien tend à se réorienter vers la valeur client plutôt que le nombre d’interventions).

5. Conditions de succès, défis et recommandations

Au-delà de la technologie, réussir cette montée en PGF avec l’IA exige de bien maîtriser les conditions organisationnelles et stratégiques. Voici les principaux points à surveiller.

5.1. Maturité des données et infrastructure

  • Pour que l’IA fonctionne, il faut des données de qualité : historiques fiables, capteurs calibrés, données contextuelles (environnement, utilisation) bien capturées.
  • L’infrastructure (cloud, edge computing, réseau, IoT) doit supporter la collecte, le traitement et la mise à jour en temps réel.
  • L’intégration entre les systèmes (ERP, CRM, FSM) doit être fluide, avec une architecture modulaire et évolutive.

Si les données sont fragmentées, inconsistantes ou inaccessibles, l’IA ne sera qu’un gadget.

5.2. Implication des équipes, adoption et conduite du changement

  • Les techniciens et managers doivent être engagés dès la phase de conception : leurs retours, leurs contraintes doivent être pris en compte.
  • La peur de la “remplacement de l’humain” doit être levée : l’IA doit être vue comme un assistant, pas un substitut.
  • Formation, montée en compétences, accompagnement sont essentiels pour que l’outil soit bien utilisé (et non repoussé).

Pour devenir une “entreprise apprenante” : c’est précisément cette dynamique de co-évolution des hommes et de la machine qu’il faut cultiver.

5.3. Pilotage par phases et ROI progressif

  • Il est souvent préférable de commencer par un pilote limité (un équipement, une région, un type d’intervention) pour démontrer la valeur avant d’étendre à l’ensemble.
  • Fixer des objectifs mesurables et réalistes, avec des points de validation intermédiaires.
  • Calculer le ROI global, en comparant gains (économies, productivité, satisfaction client) et coûts (licences, développement, formation, maintenance).

5.4. Gouvernance, fiabilité et confiance

  • Transparence : les algorithmes doivent être explicables, surtout dans un contexte d’intervention critique.
  • Fiabilité et robustesse : gérer les erreurs, les “hallucinations” (dans les systèmes génératifs), les situations non prévues.
  • Sécurité des données, conformité aux normes (RGPD, sécurité des systèmes), résilience face aux pannes.

5.5. Évolution et veille technologique continue

  • L’IA n’est pas un projet ponctuel, mais un effort continu. Il faut une équipe dédiée à l’amélioration des modèles, à la veille technologique.
  • Prévoir l’extensibilité : intégrer de nouveaux modules (par exemple, IA générative pour le compte-rendu, AR, jumeaux numériques, etc.) sans casser l’architecture.

6. Conclusion : vers une productivité intelligente et durable

L’IA appliquée au Field Service est bien plus qu’un gadget ou un “plus technologique” : c’est un levier structurant de productivité globale des facteurs. En faisant le lien entre le capital immatériel (données, modèles, algorithmes), la technologie (logiciels, IoT, AR) et le travail des techniciens, les entreprises peuvent générer plus de valeur, plus vite, avec les mêmes ressources — ou même moins.

Les trois exemples que nous avons examinés montrent que ce n’est pas une promesse abstraite : des organisations l’ont déjà mis en œuvre avec succès, avec des gains majeurs. Mais ces succès ne sont pas automatiques : ils s’appuient sur une infrastructure solide, une conduite du changement rigoureuse, une approche par phases et un pilotage évolutif.

En fin de compte, l’IA rend possible la vision d'une organisation optimale, soutenue par les technologies 4.0 : un technicien sur le terrain qui n’est plus isolé, mais accompagné, conseillé, renforcé par un compagnon numérique, qui lui permettra de créer plus de valeur, dans moins de temps, avec plus de fiabilité. C’est cette synergie — le “facteur capital au service du facteur travail” — qui incarne la productivité globale des facteurs appliquée au Field Service.

Prêts à développer une stratégie de Croissance Servicielle ?

Êtes-vous prêts à donner un nouvel élan à votre entreprise, à travers une approche orientée Services, une relation clients singulière et fidélisante, un modèle économique disruptif et en phase avec votre politique RSE, une politique managériale adaptée à toutes les générations, une performance commerciale revisitée et durable, et/ou des coopérations clients-fournisseurs-partenaires inédites et à forte valeur ajoutée ?
Chez Service&Sens, nous sommes là pour vous guider dans le développement de votre stratégie de croissance sur mesure, en transformant chacun de vos défis en opportunités concrètes, portées par vos équipes.

Contactez-nous
Télécharger cet article :
Merci, vos informations ont bien été envoyées
Télécharger
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Partager cet article :

Abonnez-vous à Transform'Action News, notre newsletter incontournable !

En vous abonnant, vous aurez un accès privilégié à un monde d'avantages. Tous les deux mois, nous vous partagerons des contenus exclusifs, des analyses prospectives, des actualités de l'industrie, des conseils d'experts et bien plus encore.
Rejoignez notre communauté dynamique et enrichissante dès maintenant en vous abonnant à notre newsletter.
C'est rapide, facile et gratuit. Et souvenez-vous, l'information est le pouvoir.

M'inscrire à la newsletter

D'autres articles sur le même sujet

Rendre l’humain inaltérable à l’ère des agents intelligents : synthèse critique du concept Humain Minimum Viable (HMV)

Rendre l’humain inaltérable à l’ère des agents intelligents : synthèse critique du concept Humain Minimum Viable (HMV)

La montée en puissance d’agents autonomes et d’« AI agents » qui automatisent des rituels d’équipe (stand-ups, synthèses, relances, extraits de tickets…) pose une question simple mais cruciale : en déléguant toujours plus de tâches relationnelles et rituelles à des logiciels, quel « minimum » d’humanité faut-il préserver pour que l’équipe reste créative, empathique et vivante ? Le concept d'Humain Minimum Viable [Minimum Viable Human (MVH)], apporte une réponse opérationnelle : définir un pacte de vie d’équipe qui fixe le seuil minimal d’interactions humaines non automatisées. Ce texte synthétise la proposition, la replace dans la littérature académique et pratique sur le human-AI teaming, et illustre par des exemples concrets comment des organisations aujourd’hui combinent automatisation et rituels humains pour préserver l’essentiel.

Lire cet article
Transparence salariale et marché sous tension : les commerciaux au centre des mutations

Transparence salariale et marché sous tension : les commerciaux au centre des mutations

Entre modération salariale, directive européenne sur la transparence et pénurie de compétences, les commerciaux restent au cœur des tensions du marché. PageGroup France a publié ce mardi 9 septembre son étude de rémunération 2026, menée par Michael Page, qui met en lumière les spécificités et perspectives des fonctions commerciales.

Lire cet article
11 signes que vous manquez d’intelligence émotionnelle (et comment y remédier)

11 signes que vous manquez d’intelligence émotionnelle (et comment y remédier)

Pendant des décennies, on a cru que le quotient intellectuel (QI) était le grand facteur prédictif du succès. Plus vous étiez intelligent, plus vos chances de réussir étaient élevées. Et puis une donnée est venue bouleverser ce mythe : 70 % des personnes ayant un QI moyen surpassent régulièrement celles ayant un QI élevé. Pourquoi ? Parce qu’il existe une autre forme d’intelligence, bien plus précieuse dans le monde réel : l’intelligence émotionnelle (IE ou QE pour "Quotient Emotionnel").

Lire cet article