Comment créer un ADN commercial en entreprise ?

Pour développer sa stratégie d'acquisition, il ne faut rien laisser au hasard. Pour une culture commerciale efficiente, utilisez le playbook de vente ! Accessible à toute la force commerciale, il décortique le processus de vente : les bons prospects, via les bons canaux et les bons scripts.
L'importance d'un playbook
Le playbook de vente (en français dans le texte : "la bible de la vent") est un document unique, accessible partout, par tout le monde. Il décrit le meilleur mode opératoire pour générer des ventes : les meilleurs scripts téléphoniques, les meilleurs traitements d'objection, les meilleures routines... Encore très peu présent dans les entreprises françaises, mis à part celles qui ont une forte culture commerciale, il est largement pratiqué outre-Atlantique.
Une stratégie d'acquisition réussie ne laisse pas la place à l'improvisation. La création d'un playbook de vente, non plus !
Un gap culturel existe entre la culture business en France et aux États Unis. Aux Etats-Unis, dès tout petit, on apprend à vendre : vendre des cookies pour la kermesse, de la limonade lors d'un vide grenier de quartier... tandis qu'en France on apprend à solliciter la générosité individuelle au nom de multiples causes. La création du playbook de vente va permettre de twister ce fossé culturel pour créer un ADN commercial en entreprise (ou dans un pays), où l'expert et l'ingénieur sont vus comme les seuls moteurs de croissance.
Comment réaliser pareille bible ?
En intelligence collective et par des retours d'expérience. L'implication de toute la force commerciale est nécessaire à son succès. Une fois créé, il faut faire vivre cet outil. Une mise à jour trimestrielle est idéale, afin d'y inclure les meilleures pratiques du quarter passé. Il est également vivement recommandé de créer un dispositif digital (type SharePoint ou autre) afin qu'il soit accessible partout et par tous.
1° Etablir son ICP : "Ideal Customer Profile"
Quels sont les comptes les plus à même d'acheter un produit ou un service ? Il ne s'agit pas de lister deux ou trois critères. Il faut détailler : chiffre d'affaires, effectif (ainsi que la division ciblée), lieux géographiques, processus d'achat, appétence pour la nouveauté, mots clés utilisés...
2° Identifier les "buyer personas"
Ce sont les interlocuteurs clés à qui vendre ces produits ou services. Cette description est cruciale, elle comprend : l'âge, le rôle, l'objectif de sa mission, les "pains" (points de douleur), les défis, l'appétence pour telle ou telle option, le pouvoir de décision...
Dès lors que ces deux étapes sont réalisées, il est possible d'orienter la stratégie d'acquisition en concentrant la force de vente, là où il y aura le plus d'opportunités à exploiter.
3° Créer toutes les phases de la vente : le "funnel"
Il décrit les étapes de vente du prospect (du contact) jusqu'au closing. L'objectif est qu'un contact, buyer persona, issu du bon ICP, ne sorte jamais du cycle de vente.
A ce stade le commercial sait où chasser, auprès de qui échanger, en respectant chaque étape, pour faire du business.
4° Le pitch global
Le prospect utilise, comme tout le monde, Internet pour se renseigner. Il faut donc lui apporter une proposition de valeur claire, compréhensible et différenciée de ce qu'il peut trouver en ligne. Elle doit répondre aux défis, aux "pains" décrits lors de la deuxième étape.
5° La description précise de l'approche "outbound"
Il s'agit de l'ensemble des canaux de distributions et des techniques de ventes qui permettent d'aller chercher un prospect : téléphone, mail, LinkedIn, SMS, salons...
6° L'organisation des séquences de prospection
A ce jour, les prospections les plus performantes tournent autour de trois à quatre canaux. Bien évidement, toutes les étapes précédentes seront des "drivers" à la constitution des séquences. Les canaux sont à choisir judicieusement : par exemple, si le buyer persona a un compte LinkedIn mais sur lequel il ne poste rien, n'échange rien, alors ce canal n'est pas à privilégier, en dépit de la tendance actuelle.
7° La preuve par l'exemple
Un playbook doit vivre, toute la force commerciale est partie prenante. Il y sera donc inclus :
- Les meilleurs scripts téléphoniques (ceux qui ont le meilleur taux de transformation)
- Les meilleurs mails de prospection
- L'enregistrement des meilleurs cold calling (appels à froid, sans avoir établi de relation au préalable)
- Des vidéos de commerciaux qui décrivent leurs "buyer personas", leurs ICP, simulent des rendez-vous de découverte
L'exemple du "cold calling"
C'est la bête noire des commerciaux, il est plus facile de prospecter par mail ou message que de s'exposer avec la voix. Pour autant, il reste le canal qui donne le plus de résultat.
Les bonnes bases d'un "cold calling" :
- Le fond : bien se présenter ainsi que la société que l'on représente ; validation de la disponibilité ; établir un constat (problème récurrent rencontré chez les buyer personas), offrir une proposition de valeur et décrocher le rendez-vous.
- La forme : bonne intonation ; maitriser son débit ; bien audible (articulation et volume) ; sourire au téléphone ; marquer des silences...
- La préparation : créer sa base de données ; s'organiser dans la semaine pour avoir plusieurs créneaux de prospection, revoir son script, ses traitements d'objection...
Ainsi préparés, les commerciaux génèrent plus de vente, avec plus de confiance et de motivation.
Source : chefdentreprise.com
Prêts à développer une stratégie de Croissance Servicielle ?
Êtes-vous prêts à donner un nouvel élan à votre entreprise, à travers une approche orientée Services, une relation clients singulière et fidélisante, un modèle économique disruptif et en phase avec votre politique RSE, une politique managériale adaptée à toutes les générations, une performance commerciale revisitée et durable, et/ou des coopérations clients-fournisseurs-partenaires inédites et à forte valeur ajoutée ?
Chez Service&Sens, nous sommes là pour vous guider dans le développement de votre stratégie de croissance sur mesure, en transformant chacun de vos défis en opportunités concrètes, portées par vos équipes.
Abonnez-vous à Transform'Action News, notre newsletter incontournable !
En vous abonnant, vous aurez un accès privilégié à un monde d'avantages. Tous les deux mois, nous vous partagerons des contenus exclusifs, des analyses prospectives, des actualités de l'industrie, des conseils d'experts et bien plus encore.
Rejoignez notre communauté dynamique et enrichissante dès maintenant en vous abonnant à notre newsletter.
C'est rapide, facile et gratuit. Et souvenez-vous, l'information est le pouvoir.
D'autres articles sur le même sujet

Transformer son entreprise avec intelligence : pourquoi faire appel à un consultant au bon moment change tout
Pourquoi le bon consultant fait toute la différence ? Dans un monde en mutation permanente, réussir sa transformation exige bien plus que de la volonté : il faut de l’expertise, du rythme et une gouvernance solide. Le recours au conseil, longtemps perçu comme un luxe ou une béquille, devient un levier stratégique à condition d’être aligné sur les priorités, utilisé avec méthode, et intégré à la dynamique interne. L’enjeu n’est pas d’externaliser, mais de renforcer. Le bon consultant n’est pas un pilote, mais un copilote éclairé. Bien utilisé, il accélère, structure et transmet. Mal cadré, il disperse. À vous d’en faire un catalyseur, pas un coût.

20/7/2025
Machiavel au chevet des héritiers
En matière de pouvoir, Machiavel a mauvaise presse. L’image d’un conseiller cynique, manipulateur et prêt à tout pour assurer la domination du prince colle à la peau de l’auteur du célèbre Prince, publié en 1532. Pourtant, cette caricature masque une pensée autrement plus féconde. Machiavel n’est pas un immoraliste : c’est un réaliste. Et c’est précisément ce réalisme sans fard qui en fait aujourd’hui un précieux allié... pour les dirigeants d’entreprises familiales. Hatim Ben Ahmed, professionnel du capital-investissement et cofondateur du fonds Mediterrania Capital Partners, en a fait l’un des piliers de sa réflexion. Dans son essai « Mieux diriger avec Machiavel » (Dunod, 2024), il explore la richesse stratégique du penseur florentin pour les héritiers de groupes familiaux. Derrière la figure du « prince », se cache une leçon de lucidité : être légitime par naissance ne dispense ni de discernement, ni d’action.

Agentic AI et Agent-Washing : le double défi stratégique pour les entreprises en 2025
L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle a vu émerger un terme aujourd’hui omniprésent dans les communications tech : celui d’Agentic AI, désignant des agents intelligents capables de prendre des décisions et d’agir de manière autonome, dans des domaines aussi variés que la gestion, la relation client, ou la cybersécurité. Entre promesses et réalité, force est de constater que, derrière des slogans marketing alléchant, bon nombre de solutions sont avant tout des chatbots ou robots d’automatisation traditionnels rebaptisés “agents”, sans capacité réelle d’autonomie ni de raisonnement. Ce phénomène porte un nom : l’agent washing, ou "AI Agent Washing." Selon une étude récente, plus de 40 % des projets qualifiés d’agentic AI seraient voués à l’échec d’ici fin 2027, non seulement en raison de coûts et d’une valeur métier incertaine, mais aussi à cause d’une vaste surs d’offres sur-étiquetées, où seuls environ 130 fournisseurs sur des milliers proposent de réelles capacités d’agent autonome. Une majorité de ces projets restera au niveau de démonstrations de principe, tandis que l’excitation suscitée par ces technologies masque les limites et les risques opérationnels, éthiques et juridiques.