« À travers l’histoire, l’ingéniosité humaine a transformé la façon dont nous vivons et travaillons, du métier à tisser de Hargreaves, à la ligne d’assemblage de Ford, jusqu’à l’ordinateur personnel de Wozniak. Aujourd’hui, je crois que nous sommes à l’aube d’une quatrième révolution industrielle, alimenté par des milliards de dispositifs connectés, des imprimantes 3D et robots super-intelligents, pour n’en nommer que quelques-uns. Cette révolution ne fera pas seulement changer nos sociétés entières et nos économies, elle va de transformer l’essence même de la nature humaine. Sommes-nous prêts pour cela ? » Klaus Schwab, fondateur du World Economic Forum – Propos recueillis lors du dernier World Economic Forum (21-23 janvier 2016)
La 4e révolution industrielle est le déclencheur d’une large gamme de conséquences qui vont fortement impacter l’économie et la société. Elle apporte des solutions moins coûteuses, plus rapides, avec une valeur plus forte face aux défis les plus rudes de notre société.
Devons-nous avoir peur ? Devons-nous espérer ?
Il ne fait aucun doute que les promesses de la 4e révolution industrielle sont gigantesques. Elle fait naître le grand espoir que les technologies qui permettent la connexion en temps réel des acteurs d’un écosystème, vont élever le niveau de vie de nombre de personnes et de populations entières.
La connectivité en temps réel, avec une infinité de systèmes informatisés, apporte par exemple aux patients éloignés des centres de soins, la possibilité de rencontrer virtuellement le personnel médical adéquat. Les nouvelles plateformes numériques permettent à des entrepreneurs d’atteindre des marchés bien au-delà de leur localisation territoriale. Des étudiants peuvent suivre des cours de n’importe où dans le monde pour obtenir leurs diplômes. Les capteurs et l’Internet des objets (IoT) contribuent à réduire les émissions de CO2 grâce aux bâtiments et aux villes « intelligents ».
Mais, comme avec tout changement de grande ampleur, la peur prévaut sur l’espoir. Chaque nouvelle technologie que nous avons découverte nous a d’abord effrayés. Avec les gains en termes d’efficacité et de productivité apportés par les technologies et l’innovation, il est naturel que les salariés craignent pour leur emploi. Certains managers rencontrent une grande résistance des collaborateurs face au déploiement d’un projet de transformation numérique : les salariés expriment la peur d’une délocalisation ou d’une substitution de leur emploi, même si les objectifs du projet numérique ne sont que de rester compétitifs.
« La crainte est que les robots vont conquérir le monde, que la réalité virtuelle remplacera les relations normales et que les nouvelles technologies vont détruire nos emplois. Mais ce ne sera pas nécessairement le cas. Quand cela aboutit au progrès de la technologie, l’espoir triomphera sur la peur. » Sheryl Sandberg, PDG de Facebook.
Aussi puissante que la peur de perdre leur emploi, apparaît celle de l’influence déshumanisante des technologies. La connectivité ne risque-t-elle pas d’entamer les traits caractéristiques de l’humanité ? Comment peut-on programmer artificiellement de l’empathie ? Les technologies ne vont-elles pas faire du monde un lieu plus froid et plus dangereux ?
Entre peur et espoir, comment la balance va-t-elle se faire ? Comment saurons-nous que la peur s’est transformée en espoir ?
Peut-être que ce dont nous avons besoin est plutôt de la confiance. Avec de plus en plus d’information qui sont rassemblées par une myriade de capteurs, puis envoyées dans les « nuages » (le Cloud), tout en étant connectées à de multiples objets, il semble pertinent de penser que la confiance est le facteur décisif qui manque à l’équation, pour transformer la peur en espoir.
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