De nos jours, le changement ne consiste plus à faire passer l’organisation d’un état stable à un autre. Comment revoir les bonnes pratiques de la conduite du changement pour tenir compte de cette réalité ?
L’entreprise se situe dans un environnement évoluant très rapidement, elle doit donc se transformer, innover, pour être en position de compétitivité. Les projets informatiques sont par nature au coeur de l’innovation de l’entreprise et provoquent lors de leur mise en oeuvre une rupture des processus métier et une modification des pratiques des utilisateurs. Le facteur humain représente ainsi la principale cause d’échec de ce type de projets.
La conduite du changement vise à faciliter l’acceptation des changements induits par la mise en oeuvre d’un nouveau projet et à réduire les facteurs de rejet. Le terme de conduite du changement ayant parfois une connotation péjorative, peut être avantageusement remplacé par le terme « pilotage de l’innovation ».
La conduite du changement consiste à anticiper les risques, définir et mettre en oeuvre une démarche permettant la mise en place d’une solution dans des conditions optimales. Les démarches de conduite du changement sont généralement basées sur le triptyque suivant :
- participation : associer les utilisateurs dès le début du projet, afin notamment de prendre en compte leur avis et faire en sorte que le résultat final corresponde à leurs attentes ;
- communication : mettre en place un dispositif de communication permettant tout au long du projet de permettre aux acteurs de l’entreprise de comprendre et d’accepter les changements à venir, ainsi que d’être informé sur l’avancement du projet ;
- formation : s’assurer que les utilisateurs aient acquis les connaissances théoriques et pratiques nécessaires.
L’implication et la participation des personnes dans la démarche est un facteur clé de réussite, la
conduite du changement ne saurait se limiter à des actions de formation et de sensibilisation.
Et, de fait, savoir mener à bien des changements est l’essence même de la stratégie et le principal facteur de succès durable pour une entreprise. Chacun aimerait donc trouver la recette qui rendrait les changements fluides et pérennes. En réalité, ceux-ci restent difficiles à mener et à ancrer dans la durée, même si un ensemble de bonnes pratiques aide à surmonter ou à mieux gérer les obstacles récurrents.
La difficulté s’est accrue ces dernières années du fait de l’accélération des changements. De plus en plus, les modifications d’organisation et d’orientations stratégiques se succèdent à un rythme élevé, laissant parfois à ceux qui les vivent un sentiment de confusion. Et il n’est pas rare de voir des transformations d’envergure se superposer, car les organisations doivent réagir rapidement aux évolutions de leur environnement.
Une étude menée en 2013 par le Katzenbach Center auprès de cadres dirigeants montrait que 65 % d’entre eux considèrent comme un vrai problème la lassitude générée par ces changements successifs. Dans de telles conditions, les grands principes de la conduite du changement méritent d’être revisités.
- Veillez à mobiliser sur une opportunité concrète, à saisir sans tarder, plutôt que seulement sur une vision stratégique.
- Confiez la conduite du projet de changement à un vaste réseau dans l’entreprise, et non exclusivement à l’équipe de projet dédiée.
- Assurez une intense communication de proximité, plus à même de mobiliser que les traditionnels flux de messages institutionnels.
- Consacrez un effort important à ancrer le changement dans la durée. Quand un changement chasse l’autre, une vigilance accrue doit être portée à la consolidation des transformations.
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