L'avis 2019 de l'Ademe sur l'Economie de la Fonctionnalité

L’ADEME publie ce jour un avis relatif à l’économie de la fonctionnalité qui établit une nouvelle relation entre l’offre et la demande, plus uniquement basée sur la simple vente de biens ou de services. La contractualisation repose sur les « effets utiles » (bénéfices) et l’offre s’adapte aux besoins réels des personnes, des entreprises et des collectivités ainsi qu’aux enjeux relatifs au développement durable. Ce nouveau modèle économique d’entreprise se démarque du modèle industriel classique, qui s’appuie essentiellement sur les volumes de produits vendus et consommés. C’est une logique différente qui conduit à de vraies potentialités environnementales.
Qu’est-ce que l’économie de la fonctionnalité ?
Un exemple pour comprendre. Dans le modèle économique que nous connaissons, pour se chauffer, un particulier achète une chaudière standardisée (parfois assortie d’un service après-vente d’entretien) et paye son énergie. Les bénéfices des vendeurs sont liés au volume vendu, d’équipements pour le chauffagiste et d’énergie pour le fournisseur. L’économie de la fonctionnalité prend en compte d’avantage de critères fondés sur le « juste besoin » du bénéficiaire, comme le confort thermique ou l’efficacité énergétique, et base la contractualisation précisément sur ces effets utiles.
Dans ce système, le prestataire conservera la propriété de la chaudière et fournira l’énergie. Il aura donc tout intérêt à assurer une maintenance efficace de la chaudière et à garantir une consommation sobre et économique d’énergie. Autant de garanties qu’il obtiendra en s’informant sur les pratiques des usagers, leurs besoins spécifiques, en tachant aussi de comprendre les raisons d’une éventuelle sensation d’inconfort thermique. Il lui appartiendra en somme de trouver des solutions pour gagner en efficacité (par exemple une meilleure isolation du logement).
Une offre éco-efficiente
Les revenus sont dissociés, au moins partiellement, de la consommation de matières. Ils s’appuient principalement sur la mobilisation des ressources non-matérielles et la production d’effets utiles, mais aussi sur l’utilisation efficiente des ressources matérielles.
La compétitivité privilégie la qualité de l’offre plutôt que la simple notion de coût
Ce basculement économique incite le prestataire à une gestion plus durable des biens ainsi qu’à des pratiques responsables : écoconception, biens robustes, réemploi et recyclage (pour ne prendre que quelques exemples) entrent alors dans son champ de réflexion.
Une consommation qui correspond aux besoins réels
L’attention portée au « juste besoin » est une incitation pour les bénéficiaires à changer leurs modes de vie, leurs modes de production et d’achat pour aller vers plus de sobriété. Dans certains cas, les effets utiles induisent des économies d’énergie et de matière pour le bénéficiaire. Les gains sont partagés avec le prestataire. Les deux parties auront donc tout intérêt à conjuguer leurs efforts pour les maximiser.
Des effets sur l’environnement mieux valorisés
Sur un plan plus prospectif, dans le cas d’une coopération de l’offreur avec des acteurs publics, les revenus pourraient directement provenir de la valorisation des effets bénéfiques sur l’environnement et plus globalement sur la société, devenant ainsi un véritable moteur économique de la transition écologique.
Cette vision engageante est stratégique pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux d'aujourd’hui et de demain.
Télécharger l'étude prospective « Vers une économie de la fonctionnalité à haute valeur environnementale et sociale en 2050 »
Vous souhaitez sensibiliser vos équipes par une conférence ou un séminaire, ou aller plus loin et vous faire accompagner dans une transition vers ce type de modèle économique : Service&Sens est un partenaire référent de la région Auvergne Rhône-Alpes. Contactez-nous.
Prêts à développer une stratégie de Croissance Servicielle ?
Êtes-vous prêts à donner un nouvel élan à votre entreprise, à travers une approche orientée Services, une relation clients singulière et fidélisante, un modèle économique disruptif et en phase avec votre politique RSE, une politique managériale adaptée à toutes les générations, une performance commerciale revisitée et durable, et/ou des coopérations clients-fournisseurs-partenaires inédites et à forte valeur ajoutée ?
Chez Service&Sens, nous sommes là pour vous guider dans le développement de votre stratégie de croissance sur mesure, en transformant chacun de vos défis en opportunités concrètes, portées par vos équipes.
Abonnez-vous à Transform'Action News, notre newsletter incontournable !
En vous abonnant, vous aurez un accès privilégié à un monde d'avantages. Tous les deux mois, nous vous partagerons des contenus exclusifs, des analyses prospectives, des actualités de l'industrie, des conseils d'experts et bien plus encore.
Rejoignez notre communauté dynamique et enrichissante dès maintenant en vous abonnant à notre newsletter.
C'est rapide, facile et gratuit. Et souvenez-vous, l'information est le pouvoir.
D'autres articles sur le même sujet

Transformer son entreprise avec intelligence : pourquoi faire appel à un consultant au bon moment change tout
Pourquoi le bon consultant fait toute la différence ? Dans un monde en mutation permanente, réussir sa transformation exige bien plus que de la volonté : il faut de l’expertise, du rythme et une gouvernance solide. Le recours au conseil, longtemps perçu comme un luxe ou une béquille, devient un levier stratégique à condition d’être aligné sur les priorités, utilisé avec méthode, et intégré à la dynamique interne. L’enjeu n’est pas d’externaliser, mais de renforcer. Le bon consultant n’est pas un pilote, mais un copilote éclairé. Bien utilisé, il accélère, structure et transmet. Mal cadré, il disperse. À vous d’en faire un catalyseur, pas un coût.

20/7/2025
Machiavel au chevet des héritiers
En matière de pouvoir, Machiavel a mauvaise presse. L’image d’un conseiller cynique, manipulateur et prêt à tout pour assurer la domination du prince colle à la peau de l’auteur du célèbre Prince, publié en 1532. Pourtant, cette caricature masque une pensée autrement plus féconde. Machiavel n’est pas un immoraliste : c’est un réaliste. Et c’est précisément ce réalisme sans fard qui en fait aujourd’hui un précieux allié... pour les dirigeants d’entreprises familiales. Hatim Ben Ahmed, professionnel du capital-investissement et cofondateur du fonds Mediterrania Capital Partners, en a fait l’un des piliers de sa réflexion. Dans son essai « Mieux diriger avec Machiavel » (Dunod, 2024), il explore la richesse stratégique du penseur florentin pour les héritiers de groupes familiaux. Derrière la figure du « prince », se cache une leçon de lucidité : être légitime par naissance ne dispense ni de discernement, ni d’action.

Agentic AI et Agent-Washing : le double défi stratégique pour les entreprises en 2025
L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle a vu émerger un terme aujourd’hui omniprésent dans les communications tech : celui d’Agentic AI, désignant des agents intelligents capables de prendre des décisions et d’agir de manière autonome, dans des domaines aussi variés que la gestion, la relation client, ou la cybersécurité. Entre promesses et réalité, force est de constater que, derrière des slogans marketing alléchant, bon nombre de solutions sont avant tout des chatbots ou robots d’automatisation traditionnels rebaptisés “agents”, sans capacité réelle d’autonomie ni de raisonnement. Ce phénomène porte un nom : l’agent washing, ou "AI Agent Washing." Selon une étude récente, plus de 40 % des projets qualifiés d’agentic AI seraient voués à l’échec d’ici fin 2027, non seulement en raison de coûts et d’une valeur métier incertaine, mais aussi à cause d’une vaste surs d’offres sur-étiquetées, où seuls environ 130 fournisseurs sur des milliers proposent de réelles capacités d’agent autonome. Une majorité de ces projets restera au niveau de démonstrations de principe, tandis que l’excitation suscitée par ces technologies masque les limites et les risques opérationnels, éthiques et juridiques.