2017 promet d’être une année décisive pour de nombreuses entreprises, car le monde politique est en pleine évolution, que les millennials prennent le pouvoir en entreprise, que la demande de biens durables fléchi et que les voitures autonomes se matérialisent.
Une nouvelle année est toujours synonyme de nouveaux défis, de nouvelles opportunités, mais aussi de recentrage sur ses objectifs et attentes pour le futur. Pour les fabricants de biens durables, en particulier, plusieurs tendances économiques et sociales se dessinent à l’horizon 2017 et au-delà. Si elles sont suivies correctement, ces orientations pourraient permettre aux industriels de générer une nouvelle dynamique et de formidables opportunités. Portrait de ces quatre tendances.
Le déclin des commandes de biens durables
En 2016, la baisse de la demande de biens durables (avions, voitures, outils de production…) a été significative, notamment au printemps et à l’automne. En raison de cette volatilité du marché, les industriels sont aujourd’hui à la recherche de nouvelles sources de profit.
A contrario, le secteur de la pièce détachée pour les fabricants et distributeurs reste prospère. En effet, plus de 35% des industriels tirent plus de la moitié de leurs revenus de leurs activités après-vente, mais seulement 12% d’entre eux estiment que les services constituent un facteur de différenciation concurrentielle.
Or, les entreprises les plus performantes aujourd’hui disposent d’une vision qui va au-delà de leurs produits finis. Ces dernières ont compris que la mise en œuvre d’une stratégie de croissance axée sur les services et l’optimisation des opérations étaient des éléments essentiels pour réussir et gagner un véritable avantage concurrentiel.
La « génération millennials » influence la stratégie d’entreprise
La « génération millennials », toujours plus connectée et adepte des nouvelles technologies, représentera cette année plus de 50% des actifs et plus de 75% des collaborateurs en 2030. Cette génération, de plus en plus majoritaire dans les entreprises et ce quel que soit le secteur d’activité, façonne les stratégies commerciales.
Cette génération habituée à un modèle économique à la demande, à un service rapide et à portée de main tel que celui d’Amazon, Uber ou Asos, a le même niveau d’exigence dans le cadre professionnel qu’au quotidien. Lorsqu’un appareil tombe par exemple en panne, que ce soit une tablette, une voiture ou un équipement médical, l’utilisateur s’attend à une réparation quasi-immédiate. Les industriels doivent adapter leurs technologies et stratégies pour s’assurer que les pièces détachées seront disponibles en un temps record, afin d’effectuer des réparations rapides et garantir ainsi la satisfaction client.
Le climat politique est en plein changement
Avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, le climat politique apporte à la fois des opportunités et des défis pour tous les industriels.
Bien que la politique du nouveau président américain fasse largement débat partout dans le monde, son plan national d’infrastructures pourrait atteindre près de 1000 milliards de dollars : création ou rénovation de routes, de ports maritimes, d’aéroports, d’écoles, de réseaux électriques… Trump envisage également de construire de nouveaux navires pour la marine américaine, de jets pour l’armée de l’air tout en assouplissant la réglementation sur le forage des puits de pétrole et de gaz.
Nous pouvons déjà observer l’impact de son élection sur l’industrie américaine avec le cas d’entreprises comme Ford ayant annoncé l’augmentation de sa production dans ses usines du Michigan. Cette modernisation de l’infrastructure nationale aux Etats-Unis pourrait avoir un impact significatif sur les commandes de biens durables et servir de catalyseur pour les entreprises et leurs équipementiers. Il s’agirait alors pour eux de capitaliser sur les services, représentant une source illimitée de nouveaux revenus.
Les voitures autonomes se démocratisent
La plupart des industriels ont à l’heure actuelle les yeux rivés sur les véhicules autonomes et sur la manière dont ils peuvent doper ou au contraire freiner leurs activités. Ces nouveaux outils pourraient être ce dont les entreprises ont besoin pour s’assurer une longueur d’avance sur leurs concurrents.
Selon le cabinet Juniper Research, d’ici 2025, 20 millions de véhicules autonomes circuleront sur nos routes dans le monde entier. Ils deviendraient ainsi les premiers types de véhicules en Amérique du Nord et Europe de l’Ouest à partir de 2021. Pour les entreprises, cette technologie émergente pourrait être particulièrement prometteuse pour les services sur le terrain. Les véhicules sans conducteurs signifient que les techniciens peuvent effectuer différentes tâches lorsque leur véhicule circule, ce qui n’est pas le cas lorsqu’ils sont en train de conduire.
Etre libérés de la conduite permet également aux techniciens de pouvoir préparer leurs rendez-vous durant le trajet : consultation du dossier client et de son historique, gestion des stocks, accès aux données de l’équipement à réparer. Son temps de travail, une fois arrivé chez le client, est donc optimisé et la réparation est effectuée plus rapidement. Et les possibilités sont infinies : si un véhicule n’est pas équipé de la pièce de rechange nécessaire, il peut retourner de lui-même à l’entrepôt pour le récupérer pendant que le technicien travaille sur site sur d’autres aspects de la réparation. Cette technologie fournit des moyens nouveaux et simples pour les techniciens de réaliser, de manière optimale, leurs missions et pour les services sur le terrain, d’acquérir un avantage concurrentiel.
Avec ces tendances, il se peut que 2017 soit une année décisive pour de nombreuses entreprises. La crise socio-économique actuelle pourrait devenir un véritable levier d’opportunités et dynamiser la croissance des entreprises – tant que celles-ci restent vigilantes quant à leurs prévisions.
Entretien avec Gary Brooks - 02/2017
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