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La conférence EmTech Europe, organisée mardi 2 octobre à Toulouse par la MIT Technology Review, a questionné l’impact des technologies émergentes comme l’IA, la blockchain ou la robotique. L’occasion pour L’Usine Nouvelle d’interroger le conseiller en technologie Alberto Levy sur l’innovation en entreprise.

Un exosquelette permettant à une personne en fauteuil roulant de marcher à nouveau ; des injections de médicaments au rayon laser pour éviter les risques sanitaires et le coût environnemental des 12 millions d’aiguilles consommées chaque jour dans le monde ; une plateforme de maintenance prédictive basée sur l’intelligence artificielle pour l’industrie ; voici quelques-unes des technologies émergentes présentées à la conférence EmTech Europe organisée mardi 2 octobre à Toulouse par la revue technologique du prestigieux Massachussetts Institute of Technologies (MIT).

Intelligence artificielle, robotique ou encore blockchain vont impacter la société de demain. Comment les entreprises peuvent-elles appréhender ces technologies émergentes ? A quoi ressemblera l’entreprise du futur ? En marge de la conférence EmTech, L’Usine Nouvelle a posé ces questions à Alberto Levy, conseiller en technologie et marketing et considéré comme un « évangéliste de l’Innovation » par le Harvard Business Review Summit et le Word Economic Forum.

L’Usine Nouvelle – Intelligence artificielle, blockchain, robotique : de nombreuses technologies innovantes émergent actuellement. Comment savoir celles qui perceront demain?

Alberto Levy – L’adoption ou non d’une technologie repose sur différents facteurs tels que son coût, son degré d’efficacité et l’évolution des besoins auxquels elle entend répondre, qui peuvent se maintenir ou disparaître. Plus que d’observer les technologies, il est important d’observer les tendances. L’une d’entre elles qui est marquante actuellement est ‘l’automania’, soit la manie de tout rendre autonome avec des robots aspirateurs comme le Roomba dans nos appartements, le véhicule autonome sur nos routes ou encore des chaussures qui se lacent toutes seules. Une autre grande tendance est l’impression 3D. Métal, textile, nourriture, cette technologie se développe vers davantage d’applications. Or l’émergence d’une tendance joue sur l’adoption d’une technologie. Si aujourd’hui je ne vois pas l’utilité d’avoir une imprimante 3D de textile chez moi car je peux acheter mes vêtements en magasin, cette tendance fait que nous allons nous habituer à avoir des produits personnalisés et accessibles rapidement. Donc demain, ce ne sera finalement pas si absurde de vouloir une imprimante 3D de textile chez soi.

Vous avez conseillé de nombreuses industries en matière d’innovation. Comment l’entreprise doit selon vous appréhender ces nouvelles technologies ?

L’entreprise doit épouser la technologie. Pour être innovant, il ne faut pas seulement adopter une technologie, il faut embrasser les mutations technologiques qui touchent toute la société. Cela demande un prérequis : ouvrir son champ de vision et regarder ce qui se passe hors de son secteur. Pratiquer l’open innovation ne signifie pas incuber une start-up mais s’ouvrir à ce qui se fait ailleurs. J’ai conseillé un constructeur automobile en lui parlant d’innovations dans l’industrie de la musique et de la mode. Il m’a dit ne pas voir le lien avec son activité. « Mais pour qui vous faites des voitures ? Pour les mêmes personnes qui consomment de la musique et des vêtements », ai-je expliqué. Une banque qui veut innover ne doit pas se contenter de regarder du côté des Fintech. Elle doit oublier l’aspect techno et se concentrer sur les personnes et les besoins. Un hôtel n’aurait jamais pu inventer Airbnb car nous n’imaginons pas ce qui peut nous tuer. Or pour innover, une entreprise doit justement imaginer tous les scénarios possibles, même celui qui tuera son business.

A quoi ressemblera l’entreprise du futur?

Dans le futur, le travail ne sera pas forcément un lieu. Cela commence d’ailleurs à être déjà le cas. La semaine dernière, la presse remarquait la société de logiciels InVision, qui fait travailler 700 personnes dans le monde sans avoir de siège social physique. Une autre évolution est l’automatisation des métiers, qui n’est pas forcément une mauvaise chose puisque l’homme n’aura plus à faire les tâches répétitives mais pourra se concentrer sur celles intellectuelles. Les travailleurs utiliseront les machines partout où elles pourront les aider. Un exosquelette pourra aider à tenir une position, un robot à apprendre une nouvelle tâche. S’implanter une puce ou se doter d’un troisième bras robotique est tout à fait imaginable si cela répond à des besoins. Mais toutes ces technologies ne devront pas être adoptées sans oublier l’essentiel : ce qui fait l’homme. Ce point est par exemple crucial dans l’intelligence artificielle : d’excellents codeurs ne feront pas une bonne innovation s’ils n’ont pas une bonne connaissance des gens et de l’humanité.

 

Source : usinenouvelle.com

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