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Parmi les métiers où il existe une réelle pénurie, les profils spécialisés en informatique et autres métiers du numérique, font partie du top 10 des recherches permanentes des entreprises, depuis plus de 10 ans. 

Dans le secteur de l’informatique et des télécoms, les postes à pourvoir ne manquent pas. Si la croissance perdure, le recrutement de cadres devrait atteindre un record inégalé d’ici 2020 selon une étude récente de l’APEC. En revanche, les candidats eux manquent à l’appel dans ce secteur. Selon un rapport du Gouvernement intitulé « Les besoins et l’offre de formation aux métiers du numérique », jusqu’à 11% des postes ne seront pas pourvus à l’horizon 2020. Il est donc plus que dommage de ne pouvoir puiser dans un vivier de candidats plus large, intégrant une part plus importante de candidates. L’arrivée massive des femmes dans la filière pourrait permettre de répondre aux besoins en recrutement et de soutenir la croissance économique de la France. C’est donc, plus qu’un idéal de mixité, un enjeu majeur pour l’économie.

Un secteur plein de ressources pour les femmes

Un point marquant ressort des entretiens de recrutement : les femmes apprécient de travailler dans ce secteur et le recommandent. Tout d’abord, contrairement aux idées reçues, elles sont accueillies à bras ouverts par leurs homologues masculins, parfois lassés de travailler entre eux. Les employeurs cherchent ainsi de plus en plus à diversifier leurs équipes pour créer plus d’engagement. Beaucoup de DSI (Directeurs du Système d’Information) ou Directeurs Techniques font part de cette volonté de féminiser le département informatique. Mais dans les faits, les CV féminins restent rares.

Dans le secteur, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes sont pourtant en moyenne moins marquées que dans d’autres secteurs. La compétence et le mérite priment, les rémunérations sont très élevées et les augmentations annuelles courantes. Autre argument de poids, il est relativement facile de trouver de la flexibilité dans son travail dans l’informatique où l’on travaille souvent en mode projet et où le travail en mobilité est relativement répandu et intégré culturellement.

 

Pourquoi une si faible représentation des femmes dans le numérique ? 

Une part de la faute revient probablement aux stéréotypes que l’on colle aux filles dès leur plus jeune âge. On le sait, les mentalités évoluent mais nous sommes encore loin d’une révolution des modes de pensée et de l’abolition des stéréotypes de genre. Quelques associations, ciblent les jeunes filles pour pouvoir les former à l’informatique dès le plus jeune âge. C’est effectivement par ce type d’actions qu’on casse les codes. Souvenons-nous que pendant très longtemps, les dessins animés ont dépeint les femmes comme des héroïnes d’une immense passivité, attendant leur prince charmant. Les productions actuelles ne véhiculent plus ce genre de clichés, ce qui est une évolution majeure et encourage les filles à devenir plus conquérantes.

Mais le cœur du problème se cristallise ailleurs, principalement à l’école. Le plus important se joue au collège quand les enfants se posent des questions sur leur avenir. Malheureusement, ils ne voient que les métiers perceptibles à leur niveau, ceux au contact du grand public, ceux de leur cercle familial ou dont leurs professeurs ont connaissance. Voilà où se situe le problème : il existe des centaines de postes différents en informatique, mais peu de personnes sont capables d’expliquer ces métiers en perpétuelle évolution de façon exhaustive et simple, de leurs applications, des rémunérations ou carrières possibles dans le secteur.

Ces métiers, comme ceux qui les pratiquent, sont sans cesse caricaturés, parfois à l’extrême. Quelqu’un qui travaille dans l’IT (Informatique et les Télécommunications) est forcément un développeur homme, un geek, de préférence à lunettes, incapable de travailler en équipe ou de communiquer sur ce qu’il fait. Il est toujours tentant de vulgariser les sujets que l’on ne maîtrise pas mais cette vision est totalement erronée. La question, et la clé, est aujourd’hui de pouvoir apporter la connaissance aux différents acteurs de l’éducation : professeurs, formateurs, employés des centres d’information et d’orientation… Il est aujourd’hui essentiel de diffuser cette connaissance pour aller créer des vocations dès le plus jeune âge, pour briser les stéréotypes et les préjugés.

L’IT viendra peut-être au secours de l’éducation puisque certaines start-up sont en train de concevoir des applications permettant aux enfants de mieux choisir leur orientation en fonction de leurs envies et de leur personnalité. Si ces applications sont mises à jour et font le lien avec les emplois d’avenir, on pourrait répondre par l’IT au problème d’orientation des jeunes vers l’IT.

Il faut également permettre aux élèves de se déplacer dans le monde de l’IT pour s’imprégner de ce secteur régi par des codes qui lui sont propres. Pour cela tout le monde doit jouer le jeu et ouvrir ses portes. Et pas simplement les start-up, mais toutes les DSI de grands groupes. C’est ainsi que les filles comprendront que travailler dans l’IT ne se résume pas à coder mais que des postes plus larges, très liés à des sujets dans lesquels elles excellent, existent. Elles découvriront la richesse des postes de consultants et de chefs de projets MOA, (Maîtrise d’Ouvrage), la hauteur de vue d’un architecte d’entreprise, l’importance d’un RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information)…

Les parents ont également un rôle clé à jouer. Là aussi, il faudra lever le frein encore prégnant qui fait qu’un parent sera plus rassuré de voir sa fille s’orienter vers des études de communication ou de sciences sociales plutôt que d’informatique. Si vous avez une fille, à vous de jouer… Vous êtes l’ultime rempart aux stéréotypes et aux insuffisances d’une société aux perceptions aujourd’hui encore trop largement erronées. Refuser dès le plus jeune âge les clichés : apprendre à sa fille à conquérir, à perdre, à gérer l’échec, c’est lui donner les clés d’une vie épanouissante. De nombreuses études démontrent que nos biais éducatifs pourraient expliquer en partie la désertion des femmes pour le secteur IT. Soyons vigilants : préparons-les ensemble à aborder le marché de demain avec les bonnes armes.

 

Source : journaldunet.com

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