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Larry Fink, PDG du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, exhorte les entreprises à assumer leurs responsabilités envers toutes les parties prenantes. Pour BlackRock, les profits ne sont en aucun cas en contradiction avec la « raison d’être ».

Depuis des années, Larry Fink, le patron de BlackRock, le plus gros actionnaire de la planète, demande aux entreprises de penser à long terme. En 2018, il avait déjà appelé les patrons à œuvrer pour le « bien commun » . Une révolution. Cette année, ce financier, soutien fidèle du parti démocrate, va plus loin. Il exhorte les entreprises dans lesquelles il investit à définir leur « raison d’être ».

La raison d’être est bien plus qu’un slogan

La raison d’être est à ses yeux un repère essentiel pour donner du sens, et gagner en cohésion au sein d’une entreprise. « La raison d’être est bien sûr plus qu’un slogan ou une campagne marketing, c’est ce qu’une entreprise fait chaque jour pour créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes », écrit-il dans la lettre qu’il envoie chaque année, début janvier, aux patrons des groupes dans lesquels il a investi, et qui a été rendue publique ce jeudi. Les parties prenantes sont les actionnaires, les employés, les clients, et les communautés.

Le PDG de BlackRock précise que « les profits ne sont en aucun cas en contradiction avec la raison d’être. En fait, ils sont intrinsèquement liés». Cette remarque lui a paru nécessaire afin de répondre aux critiques formulées l’an dernier par certains patrons. « Je ne savais pas que Larry Fink avait été fait Dieu », avait ainsi ironisé le milliardaire de l’immobilier Sam Zell.

Larry Fink explique pourquoi il est devenu « primordial pour les entreprises qui souhaitent attirer et retenir les meilleurs talents d’articuler clairement leur raison d’être ». « Les Millenials occuperont des postes de plus en plus élevés dans les entreprises. Or, 63 % des Millenials pensent que le but premier des entreprises devrait être d’« améliorer la société » et non plus de « générer du profit » ».

Or, « dans les années à venir, les convictions de ces générations influenceront non seulement leurs décisions en tant qu’employés mais aussi en tant qu’investisseurs ». Au fur et à mesure que les préférences d’investissement évolueront, « les questions environnementales, sociales et de gouvernance auront un impact sur l’évaluation des entreprises ».

Un changement majeur dans les mentalités

Venant d’un patron dont la société gère plus de 6.000 milliards de dollars d’actifs, cette prise de position publique témoigne de changement majeur dans les mentalités des grands investisseurs américains, focalisés par le passé sur le retour aux actionnaires. Elle témoigne aussi d’une inflexion dans leur politique d’engagement actionnarial.

Dans la même veine, début janvier, Cyrus Taraporevala, le PDG de State Street avait appelé les conseils d’administration à accorder plus d’importance à la culture d’entreprise, qu’il considère comme l’une des priorités de 2019. Le développement aux Etats-Unis des entreprises à mission, plus connues sous le nom de « B Corp pour « benefit corporation «, comme Patagonia, qui s’est engagé dans la fabrication et la distribution de ses vêtements à respecter des normes environnementales spécifiques, va dans ce sens.

Une caisse de résonance en France

En France, la missive de BlackRock frappera d’autant plus les esprits que le projet de loi Pacte, en cours d’examen au Sénat, comporte deux mesures afin de redéfinir la raison d’être. Il propose de modifier le Code civil et le Code de commerce en introduisant dans le droit, la notion d’intérêt social de l’entreprise et en reconnaissant la possibilité aux sociétés qui le souhaitent de se doter d’une raison d’être dans leurs statuts.

Source : business.lesechos.fr

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