Une étude réalisée par Roland Berger montre que près de la moitié des entreprises interrogées estiment que le déploiement du numérique dans l’entreprise a un impact positif sur leur chiffre d’affaires. Au-delà de cette appréciation, les entreprises les plus matures sur le numérique ont effectivement une croissance du chiffre d’affaires 6 fois plus élevée que celle des entreprises les moins matures. Et au-delà de l’impact strictement financier, il apparaît que les salariés de ces entreprises plus avancées dans leur transformation numérique se sentent plus à l’aise dans leur entreprise, présentant un indice de bien-être professionnel 50% plus élevé. La culture de l’entreprise numérique fait en effet une large place au facteur humain : ces entreprises ont compris que les salariés peuvent constituer une source continue d’amélioration et même d’innovation. Une fois formés, les salariés sont le véritable moteur de la transformation numérique.
Les 5 chiffres à retenir :
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Les entreprises les plus matures dans leur transformation numérique ont eu une croissance 6 fois plus élevée que les entreprises les plus en retard.
+50%
Les salariés des entreprises les plus matures expriment un niveau de satisfaction dans leur vie professionnelle 50% plus élevé que ceux des entreprises les moins avancées.
36% vs. 57%
Si 57% des entreprises identifient le numérique comme un axe stratégique à moyen terme, seules 36% d’entre elles ont formalisé une stratégie adaptée.
59% vs. 11%
59% des Français achètent en ligne, mais 11% des entreprises françaises seulement vendent en ligne, un exemple du paradoxe français : les particuliers sont bien plus «numériques » que la moyenne des européens, tandis que les entreprises le sont beaucoup moins.
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Le réservoir de croissance pour les entreprises : en accélérant leur transformation numérique, les entreprises françaises auraient la capacité de doubler leurs taux de croissance.
Voici ce qu’en dit Mme Christine Balague, vice-président du Conseil National du Numérique :
« La transformation numérique des entreprises est un enjeu économique et sociétal majeur pour la France, qui n’est, en 2014, qu’à la 25ème position mondiale, selon l’indicateur NRI (Network Readiness Indicator) mesurant la propension des pays à exploiter les opportunités des technologies de l’information et de la communication. La mutation des entreprises vers le numérique ne se résume pas à l’adoption intensive d’outils et de technologies, à la dématérialisation de processus internes ou externes, mais remet en question les modèles économiques, les chaînes de valeur, l’environnement concurrentiel, les organisations et leur fonctionnement, les métiers, les modes de travail et de collaboration des hommes et des femmes, la vie quotidienne des salariés. C’est un profond changement de paradigme, une percolation des systèmes, qui impacte non seulement toutes les fonctions classiques (ressources humaines, marketing, communication, ventes, finances, production), mais aussi tous les niveaux hiérarchiques, y compris les directions générales. La métamorphose numérique repose sur l’appropriation et la diffusion au sein des organisations d’une véritable culture numérique, fondée sur l’intelligence collaborative, l’open innovation, l’ouverture à un écosystème, la participation nouvelle des salariés, l’évolution constante des métiers et des modes de travail.
Dans ce contexte, la résistance au changement est souvent forte, l’engagement des organisations vers la transformation numérique lente, les discours souvent en contradiction avec les actions menées.
En conséquence, on assiste aujourd’hui à un paradoxe de marché : d’un côté des consommateurs de plus en plus connectés, dotés d’une capacité d’agir accrue par les échanges en réseaux, faisant du numérique leur usage quotidien, de l’autre des entreprises peu ou pas assez numérisées, dans lesquelles la culture numérique reste inexistante ou faiblement diffusée. Il y a donc urgence : dans cet univers en constante mutation, les organisations se doivent de réagir, de s’adapter, au risque sinon de voir leur activité au minimum diminuer, au pire disparaître, au profit d’acteurs plus rapides à s’adapter et à s’étendre, franchissant les barrières des marchés et séduisant les jeunes générations.
On peut craindre le numérique, mais aussi comprendre ses opportunités. La question de l’impact positif de la transformation digitale des entreprises sur leur performance, à la fois économique et sociale, est majeure. La digitalisation des entreprises a aussi un impact sociétal : c’est une formidable opportunité pour former massivement les individus au numérique et leur donner les capacités à mieux affronter le monde du travail et à devenir les citoyens de la société numérique du 21ème siècle. »
Il est à noter que l’État est déjà présent pour soutenir les entreprises sur ce chantier prioritaire, à travers des initiatives variées, placées sous le pilotage unifié du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Les objectifs sont doubles : aider au développement du numérique dans les entreprises, et favoriser le développement d’un environnement économique favorable au numérique, notamment via la structuration de l’écosystème numérique et le financement de l’innovation et de la recherche.
Roland Berger a identifié six pistes pour favoriser et accélérer la transformation numérique des entreprises :
- Investir dans la formation
- Investir dans le partage de bonnes pratiques, et la rencontre de l’offre et des PME/ETI
- Développer l’interface entreprises/start-ups pour stimuler des écosystèmes numériques
- Introduire la culture de l’innovation dans les universités
- Faire de l’État un aiguillon de l’adoption du numérique
- Faire des pouvoirs publics des acteurs numériques avancés
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