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A l’occasion de la Semaine du Cerveau, le directeur de recherche du CNRS Kevin O’Regan a présenté ses dernières recherches sur la perception des robots.

« Il n’y a pas de problème logique au fait que les robots pourraient sentir un jour.« , Kevin O’Regan, directeur de recherche au CNRS au sein du Laboratoire de Psychologie de la Perception, n’a aucun doute sur la question. Exposant ses dernières recherches durant la Semaine du Cerveau qui s’est tenu du 13 au 19 mars 2017, il explique que le fait de sentir et la reconnaissance du « je » ne sont pas uniquement des facultés humaines.

« On résout rapidement la question de la conscience puisque sentir n’est pas dans le cerveau », justifie-il. Selon lui, le ressenti suit davantage des lois sensorimotrices : tout se passe au niveau de la surface de notre corps en contact avec l’objet que ce soit pour le toucher, l’ouïe, le goût… Par exemple, c’est ce qui se passe quand on « voit sans regarder ». De fait, rien n’empêche un robot d’analyser ce qu’il voit, de toucher des objets, d’entendre des sons. Il « ressentirait » donc les choses comme nous. De plus, le directeur de recherche casse l’idée que les cinq sens et la conscience seraient des niveaux différents de capacité mais sont davantage un continuum vers la pensée.

« Nous sommes des robots »

Deuxième niveau de connaissance : la connaissance de soi. « On a la possibilité de créer une machine qui a cette capacité-là« . Rien de tel qu’un classique test du miroir pour le confirmer : si le robot reconnait que c’est son image dans le miroir, il a « conscience » que c’est lui. C’est un des tests réalisés avec le robot open source QBO de The Corpora et qui s’est révélé concluant.

Selon Kevin O’Regan, le fait de poser la question de la conscience des robots, c’est en quelque sorte du « racisme anti-robot », de la même façon qu’on s’est posé la question pour les animaux. « On fait toujours de l’anthropocentrisme, on se convainc que nous sommes supérieurs, et que la pensée a quelque chose de magique. »

« Nous sommes des robots, nous sommes des machines », affirme haut et fort le chercheur. On est plus très loin du machinisme de Descartes, dans Principes de la Philosophie de 1644 : « Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose. ». Un clin d’œil à l’université Descartes dans laquelle se déroulait la conférence ?

Et après ?

Selon lui, dans vingt ans, nous vivrons au quotidien avec des robots. « On pourrait créer des robots qui ne sentent rien pour travailler dans les usines et d’autres qui ressentent les choses et avec qui on pourrait échanger« , explique-t-il. « On doit veiller à ce que les sociétés de robots s’intègrent aux nôtres de façon fluide. »

 

L'Usine Nouvelle

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