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Les « cobots » ont été l’une des grandes attractions du Salon Industrie à Lyon. Mais leur adoption bute sur des problèmes de normes et de prix.

Dans les allées du Salon Industrie, qui s’est tenu début avril à Lyon, le phénomène est particulièrement frappant. Du japonais Fanuc à l’allemand Kuka, en passant par ABB, tous les grands fabricants de robots industriels misent sur la cobotique. Même constat pour le suisse Stäubli Robotics. Le groupe présente sur son stand sa cellule Smart Factory, composée de 3 robots collaboratifs 6 axes, qui « grâce à des fonctions de sécurité intégrées autorisent l’opérateur et la machine à travailler côte à côte sans barrière physique ».

Ces cobots Stäubli, les seuls produits en France, suscitent la curiosité des industriels. Malgré des ventes balbutiantes, l’entreprise tient à être présente sur ce marché émergent. «  Toute notre gamme va migrer, affirme Benoît Peccoux, directeur marketing de la société. Nos robots seront proposés en version traditionnelle ou collaborative. »

Quel est l’avenir des robots collaboratifs ? «   C’est un marché vraiment naissant, qui progresse lentement », répond André Montaud, administrateur du cluster Coboteam. Ce constat est aujourd’hui largement partagé par la profession. «  La cobotique est un phénomène de mode qu’il faut démystifier, ajoute Hervé Henry, le patron du fabricant français de robots autonomes Siléane. C’est simplement un bras articulé dont on maîtrise le geste. Une machine comme une autre, censée travailler à côté d’un homme.  »

Selon les statistiques de l’IFR (International Federation of Robotics), les achats de robots collaboratifs ont doublé entre 2014 et 2015 dans le monde pour atteindre environ 5.000 machines. Mais cela reste une goutte d’eau par rapport aux 253.000 robots commercialisés en 2015 sur l’ensemble de la planète. Ce sont principalement des pays asiatiques (Chine, Corée, Japon en tête) qui achètent des cobots, devant les Etats-Unis et l’Allemagne. Onzième dans ce classement, la France arrive derrière l’Italie et l’Espagne.

«  Collaborateurs ou coacteurs, les cobots permettent de robotiser des situations de production qui ne pouvaient pas l’être jusqu’à présent parce que le temps de cycle était trop faible, explique Hervé Henry. Ils peuvent aussi effectuer des opérations de manipulation compliquées, lourdes, sur des pneus par exemple. » Chez PSA, où l’on teste des cobots à Tremery, notamment, la direction industrielle apprécie surtout la souplesse de ces machines sans grillage, qui se déplacent plus facilement que les robots « normaux ». Problème, dès qu’ils sortent des cages, ces robots sont confrontés à un certain vide normatif. «  Aujourd’hui, en France, aucune norme ne permet de valider une installation cobotique, aucun cadre de référence n’existe, hormis la directive machine », pointe Hervé Henry.

Deux catégories peuvent trouver leur clientèle

Le prix, quelques dizaines de milliers d’euros, est aussi un obstacle. Quatre fois moins rapide que les robots traditionnels, les robots collaboratifs «  restent très chers, note André Montaud, pour des tâches limitées  ». Dans cette offre qui se cherche, l’administrateur du cluster Coboteam estime que deux catégories de cobots peuvent rapidement trouver leur clientèle : les robots collaboratifs mobiles qui transportent une charge, comme ceux d’Omron Adept Technologies ; ou les exosquelettes, comme ceux testés dans certaines usines automobiles de BMW ou d’Audi, qui permettent de supporter des efforts les bras levés ou de s’asseoir sans chaise pour assembler un tableau de bord par exemple.

 

Vincent Charbonnier – Les Echos

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