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Dans un essai original, postfacé par Jean-Dominique Sénard, le président de Michelin, Raphaëlle Laubie, experte en management, et Philippe Wattier, créateur du Cercle du leadership, relient les cinq sens fondamentaux à des postures et des leviers managériaux.

Partant du constat qu’en oubliant notre corps, et les cinq sens fondamentaux que sont l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat et le toucher, nous nous privons de marges de manoeuvres et de possibilités d’évolution, Raphaëlle Laubie, entrepreneure du web collaboratif et professeur associée à l’ESCP Europe, et Philippe Wattier, créateur du Cercle du leadership, les ont associés à l’univers de l’entreprise. Leur ouvrage – qui évoque de 7 sens, ajoutant délibérément l’intuition et le sens des autres – est illustré de contributions de chefs d’entreprises, cadres de direction et experts, qui prennent parfois des allures de fables mais qui relatent de façon concrète en quoi l’un de leur sens s’est révélé une solution. A l’instar de Jean-Dominique Sénard, président du groupe Michelin, qui confie dans la postface combien «  les énergies sensorielles tout autant que les facultés intellectuelles » ont été mobilisées pour conduire la transformation de l’entreprise. Pour la réussir, résume le dirigeant, « il nous a fallu écouter nos collaborateurs »« ne pas avoir froid aux yeux »« toucher au coeur »« sentir les situations »« goûter au plaisir du succès ». Démonstration.

La vue, pour anticiper

Voilà un outil d’anticipation, à condition de savoir regarder et analyser son environnement. « La vision du manager et le sens produit guident les collaborateurs », fait valoir Raphaëlle Laubie. « En entreprise, la vue signifie aussi sens de la délégation, car « on voit moins bien seul », explique l’experte en management. Mais, avertit-elle « pour savoir voir, il faut laisser voir, et permettre à l’autre de montrer sa vision des choses ».

L’ouïe, pour écouter

C’est là de style de management dont il s’agit. Et vous, êtes-vous « un manager entendant et entendu » ? Une attention particulière est attribuée au talent de l’écoute ; il permet aux collaborateurs de se sentir considérés, et de se livrer. A l’écoute des hommes et des femmes, individuellement, le manager doit aussi être à l’écoute de l’équipe. Nier la parole collective et la communion des raisonnements, c’est faire la part belle aux jeux de pouvoir et aux tactiques de prise de parole. « Le travail d’écoute du leader face à son équipe doit être celui d’un chef d’orchestre, souligne Raphaëlle Laubie. Il dirige les individus vers un collectif ».

Le toucher, pour gagner en force et sensibilité

Il ne s’agit pas là de s’inviter inopinément dans l’intimité de l’autre. Mais de noter la rareté des contacts en entreprise _ le plus souvent par peur de lever le voile sur d’éventuelles vulnérabilités. « Le toucher donne accès à toute une sphère émotionnelle », souligne Raphaëlle Laubie. « En acceptant de se laisser submerger par cette vague d’émotions […], le manager gagne en force et sensibilité », défend l’auteure, qui va jusqu’à encourager un mouvement de free hugs (câlins gratuits) en entreprise. On suppose qu’elle a rédigé ces lignes avant la déflagration du scandale Weinstein, et ses conséquences multiples dans le monde l’entreprise. A l’heure des équipes virtuelles, et privées du toucher, l’entreprise doit réfléchir à la façon dont elle pourra continuer à diffuser ses valeurs, met-elle toutefois en garde.

Le goût, pour donner l’envie

« Le goût met en avant les qualités du manager. En vrai chef, le manager donne du goût à l’action et créé l’envie chez ses collaborateurs et clients », argumente Raphaëlle Laubie en explicitant les goûts en question, comme ceux d’entreprendre, des défis, du collectif et du partage, et de l’excellence. Sans parler du goût de l’autre, « ingrédient cardinal » du manager. « Etre un leader, n’est-ce pas d’abord et surtout être un exhausteur de goût pour les autres ? », interroge-t-elle.

L’odorat, pour le flair, mais pas seulement

L’odorat rapproche comme il éloigne, souligne l’auteure. « Vecteur reconnu du marketing pour charmer le prospect et le client, l’odorat, parent pauvre du management, devrait trouver sa place dans la réflexion du dirigeant pour renforcer motivation, bien-être et performance des équipes », propose de son côté l’un des nombreux contributeurs en lançant l’idée d’une « Charte des droits et obligations des odeurs dans l’entreprise ». Par analogie, l’auteure conclut que « le manager doit avoir du nez, ou du flair, et manifester une intuition allant au-delà des apparences visuelles pour saisir des indices impalpables, révélant l’invisible aux autres ».

Un propos original pour cet ouvrage de management. Mais l’ajout final de l’intuition et du rapport à l’autre, en tant qu’autres « sens », brouille toutefois le parti pris.

« Les 7 sens ou l’essence de l’entreprise », sous la direction de Raphaëlle Laubie et Philippe Wattier (éditions l’Archipel).

 
Source : business.lesechos.fr

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